Pourquoi le vaccin fait flipper les Français

Bobigny – Dans le décor très seventies du salon d’honneur de la préfecture, Nacer Meddah, ouvre le grand-messe. Le premier préfet francilien d’origine maghrébine, invite des « témoins » à s’exprimer. Une femme arrivée en 1999 et naturalisée en 2005 pour qui « être française, c’est être l’égale de l’homme » et un homme arrivé dans les années 1960 et naturalisé il y a… quelques jours.

« Un sujet sensible à aborder avec délicatesse et humilité. »

Les personnalités invitées à prendre la parole (Jean François Sirinelli, professeur d’histoire contemporaine à Sciences-Po, la proviseur du lycée Louise Michel de Noisy-le-Sec, le responsable d’un club de foot, un représentant du Medef…) en appellent à l’historien Fernand Braudel: La France est diverse, apprend-on et en s’interrogeant sur l’identité nationale on ne va pas nier la diversité de notre « beau pays ».

Le débat se poursuit mollement et la majorité des participants, sapés en costards vintage cuvée 1965 écoutent en baillant derrière leurs grandes lunettes. Seuls les intervenants qui se risquent à un « la France produit de l’inégalité » se font huer par la salle. Le préfet avait prévenu : « c’est un sujet sensible à aborder avec délicatesse et humilité ».

« Déçu de se découvrir français »

Dans la salle, un ancien combattant, des élus, des « Français d’origine… » tentent à leur tour de définir l’identité nationale : « Être Français, c’est partager des valeurs communes issues de notre histoire, de notre culture, de notre éducation… ». Une prof d’éco raconte l’histoire de son élève d’origine malienne « déçu de se découvrir français » expliquant qu’on impose à ces enfants un projet qui n’est pas le leur. Après trois heures d’un débat qui a souvent consisté à entendre les gens s’écouter parler, un homme, la quarantaine, s’étonne auprès du préfet et des invités : « Est-ce que le 9-3 n’est pas un département français? »

Source: StreetPress

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