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Joyeux Noël les pauvres

Vendredi 18 Décembre. 6 jours avant le passage de Santa Claus. Le président du Conseil général des Hauts-de-Seine supprime la prime de Noël des Rmistes du 92. Sans aucun débat ni consultation de l’assemblée départementale. Dans l’opposition c’est le tollé général : Nadine Jeanne, élue PS de Puteaux parle de « cynisme jamais atteint ». Et pour les communistes c’est une « décision inadmissible, prise en catimini ».

« Equité territoriale »

A droite, la décision de Devedjan est justifiée parce que la prime serait devenue « caduque » depuis que le RSA a remplacé le RMI . Le RSA est supérieur au RMI . Donc la prime de Noël n’aurait plus lieu d’être. Autre raison: «C’est une politique que les autres départements ne font pas, excepté le Rhône. » détaille un élu UMP du département par téléphone. Alors, au nom de « l’équité territoriale » et de l’arrivée du RSA , les 22.000 Rmistes des Hauts-de-Seine ne toucheront pas leurs 136€ de prime de Noël.

Charles Ceccaldi-Raynaud: pas d’accord avec Devedjian

Le coup de force de Devedjian passe mal, même à droite.

Sur l’équité territoriale, une élue de Puteaux commente : « Avec la loi de décentralisation, tout ce qui a trait au social est géré par le département. Alors le département des Hauts-de-Seine, quand même le plus riche de France, peut donner un coup de pouce aux populations défavorisées ! ». Surtout, « l’‘équité c’est donner plus à ceux qui en ont besoin. C’est l’inverse de l’égalité, qui donnerait pareil à tout le monde. Alors l’argument d’équité est faux, puisque la prime de Noël est en réalité équitable. »

Quant au RSA qui équivaut au RMI plus la prime de Noël, le conseil général est accusé d’avarice. Pour Charles Ceccaldi-Raynaud
, ancien maire de Puteaux de 1969 à 2004, « ça ne va pas enrichir les rmistes, et certainement pas ruiner le département ». Il reproche à Devedjian sa brutalité qui a fait passer sa mesure « deux semaines avant Noël », alors qu‘ « il aurait pu l’appliquer l’année d’après ». « Il y a 22.000 bénéficiaires de cette prime, quelle urgence de la supprimer maintenant en pleine période de crise?»

«Les régionales seront de toute façon catastrophiques pour l’ UMP . »

Mais hormis Ceccaldi-Raynaud, peu d’élus départementaux se permettent de critiquer officiellement la mesure de Devedjan. « Moi je suis en fin de carrière, j’ai 84 ans. Je pense que je ne suis pas seul, mais les autres hésitent à contrarier le président. ». Sauf cette autre élue de Puteaux pour qui « il est évident qu’à très peu de temps des régionales et des sénatoriales, les gens pensent à leur investiture et ne vont pas aller contre la mesure d’un parti (…) Les administrés s’en souviendront dans les urnes. Et les régionales seront de toute façon catastrophiques pour l’ UMP . »
Source :“StreetPress”:htt://www.streetpress.com

Charles Ceccaldi-Raynaud

Conseiller général et ancien maire de Puteaux de 1969 à 2004

«Quand j’avais l’âge des jeunes élus, moi je contrariais le président»