Pourquoi le vaccin fait flipper les Français
10/12/2009

Complot et Grippe A

Pourquoi le vaccin fait flipper les Français

4 Français sur 10 craignent les effets secondaires du vaccin H1N1. StreetPress interview le conseiller délégué chargé de la santé dans le 19e arrondissement.

Un jour, leur patron est parti avec la caisse. Depuis, Lin Mei et ses collègues du petit salon de beauté tiennent les lieux, mangent et dorment sur place, décidées à rester coûte que coûte….

Dans son ouvrage Beauté Parade , Sylvain Pattieu livre la chronique d’un mouvement social inédit : la grève victorieuse d’employés sans-papiers d’un salon de beauté du 10e arrondissement , à Paris. Six femmes et un homme, venus de Chine et d’Afrique de l’Ouest, qui ont lutté ensemble 3 mois durant pour la reconnaissance de leur travail et de leurs droits, combat au bout duquel ils ont obtenu des papiers. Un documentaire littéraire qui retrace l’histoire vraie de la grève du 50 boulevard de Strasbourg , qui a depuis fait des émules, comme on vous en parlait par ici .

Beauté Parade

On a beaucoup aimé ce livre, alors on vous en offre quelques exemplaires. Pour jouer, c’est simple, il suffit d’ aimer notre page Facebook puis de participer au jeu concours . Les gagnants seront contactés par email.

Et au passage, pour en savoir plus, on a posé 3 questions à Sylvain Pattieu, l’auteur du bouquin .


Comment en êtes vous venus à vous intéresser au combat des employées de ce salon ?

Je me suis rendu au 50 boulevard de Strasbourg au début de la grève, comme soutien et citoyen engagé du 10e arrondissement. J’ai été frappé par le courage de ces femmes, qui ont osé affirmer leurs droits, sortir de leur clandestinité de sans-papiers pour s’affirmer en tant que salariées. Ce qui m’a étonné aussi, c’est à quel point ce petit lieu de 50m² concentre des problématiques diverses liées à la mondialisation : l’immigration, la précarité, l’affirmation planétaire d’une mode liée aux soins des ongles ou à la beauté noire… Les cheveux pour les extensions viennent parfois d’Inde, où des femmes les offrent à des temples, qui en font un business. Ces salons permettent aussi à une clientèle souvent jeune et modeste de prendre soin de son corps, de prétendre à la beauté tout comme les bourgeois. Le tout dans un quartier que je connais bien, plutôt populaire mais avec des phénomènes de gentrification, de nouveaux habitants plus aisés, des bars et restaurants branchés qui se développent à vitesse grand V. Bref, de quoi raconter une histoire de courage, de lutte victorieuse et de mondes qui s’entrechoquent.

Votre livre est défini comme un “document littéraire” : quelle est la part de documentaire et la part de fiction ?

Il n’y a pas de fiction au sens où rien n’est inventé , tout part du réel, et notamment de la parole de ces femmes. Mais c’est un travail littéraire autant qu’une enquête, parce que je donne une vision toute personnelle de ce microcosme, parce que j’en fais le récit à ma manière, en jouant avec le langage et les mots. On parle, avec mon éditeur, de “documentaire littéraire” dans le sens où la démarche est proche de celle du documentaire de cinéma, où l’auteur affirme un parti pris qui est aussi artistique. J’ai passé plusieurs mois aux côtés des salariés de ces salons, des syndicalistes qui les soutenaient, je venais plusieurs fois par semaine, restant quelques minutes ou quelques heures, toujours bien accueilli. Je prenais des notes dans mon carnet pour recueillir leur parole, les ambiances, les termes techniques de la coiffure ou de la manucure. Tout ça, j’en donne une interprétation personnelle dans le livre .

Avez-vous des nouvelles des femmes et hommes que vous avez côtoyés tout au long de la grève ?

J’ai surtout des nouvelles des Chinoises. Trois d’entre elles sont venues à une présentation du livre en librairie, je leur ai offert le bouquin. Certaines Chinoises et les deux Ivoiriennes continuent de travailler dans des salons de beauté, dans des conditions qui restent précaires mais tout de mêmes bien meilleures. Grâce à leurs papiers, elles peuvent notamment librement retourner dans leur pays voir leur famille. Lin Mei, qui était la “leader” de la grève, travaille dans un salon de meilleur standing et gagne bien mieux sa vie. Gang, le seul garçon des grévistes, a déménagé hors de la région parisienne et travaille désormais dans la restauration. Même si leur situation peut très vite évoluer, ils sont contents de s’être battus et d’avoir gagné ce combat, poursuivi désormais par les salariées du 57, dont certaines sont des anciennes du 50 . Hélas, après plusieurs mois de grève, elles n’ont encore rien obtenu…

Beauté Parade de Sylvain Pattieu, Editions Plein Jour, 18€

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