Pourquoi le vaccin fait flipper les Français
10/12/2009

Complot et Grippe A

Pourquoi le vaccin fait flipper les Français

4 Français sur 10 craignent les effets secondaires du vaccin H1N1. StreetPress interview le conseiller délégué chargé de la santé dans le 19e arrondissement.

Un entrepreneur des quartiers populaires est limité dans ses perspectives, par rapport aux entrepreneurs des centres villes. La faute au manque de structure d’accompagnement et des modèles de réussite. Je m’explique.

Un cadre scolaire qui influe sur la qualité de l’entrepreunariat

J’ai cofondé en 2009 l’association IDEES , pour préparer les lycéens de Sevran aux concours des grandes écoles.

L’idée derrière ce projet, c’était que l’environnement socio-culturel et l’aspect psychologique sont super importants dans la réussite au haut niveau scolaire.

Sur place, on observe un phénomène de ghettoïsation sociale, une concentration de gens au niveau de vie modeste voire faible. Ceci a un impact sur les perspectives d’avenir des plus jeunes.

Dans notre programme, on a voulu recréer un environnement positif autour des collégiens et des lycéens qu’on accompagne. Le tout en faisant appel à ceux qui avaient connu avant eux une réussite dans leur parcours.

Bars à chicha et fast-food, c’est l’horizon des entrepreneurs des quartiers

Petite anecdote. On a fait un sondage au collège il y a quelques années. Les conditions dans lesquelles évoluent ces enfants ont un impact direct sur leur vision de l’entrepreneuriat. On l’a constaté. Lors de ce fameux sondage, une élève considérait qu’un bar à chicha était le summum de l’entrepreneuriat. C’est plus que limité en terme de rêve… on ne peut pas accepter que dès le plus jeune âge les rêves soient bridés.

Souvent le projet dans les quartiers, c’est du commerce quand ce n’est pas de la restauration. Le problème, c’est que pour voir plus loin, il faut avoir accès à un autre univers, rencontrer des références en terme de réussite scolaire.


« On a fait un sondage au collège […] une élève considérait qu’un bar à chicha était le summum de l’entrepreneuriat »

Mohamed Ghilli, investisseur

Un environnement d’accompagnement limité

Dire qu’il n’y a rien dans les quartiers pour nos entrepreneurs, ce serait mentir. Des réseaux se créent, des pépinières émergent mais elles sont pensées pour les projets locaux : des commerces, des entreprises de service. Et pour un business plus élaboré, le parcours devient plus compliqué, notamment s’il touche à l’innovation.

Pourtant les idées et les envies ne manquent pas. Mais beaucoup des projets sont tués dans l’œuf, faute de conseils et d’accompagnement dédié. Il n’y a pas de liens avec l’écosystème des startups parisiennes qui diffusent les codes et les pratiques nécessaires à l’éclosion d’un projet.

Aujourd’hui, l’innovation passe beaucoup par les grandes écoles ! Mais on n’a pas besoin de sortir d’une grande Ecole pour créer une Licorne ou Beaucoup de fonds de capital-risque et d’incubateurs se créent encore. C’est incroyable ce qui se passe, c’est une bonne chose.

Mais l’essentiel passe par Paris et par les mêmes réseaux. Ca pose clairement le problème de la démocratisation de l’innovation.

Dès le départ du projet l’argent vient à manquer

Comment fonctionne et pense un startuper classique ? Tout d’abord, il observe un problème et décide de concevoir une solution pour le résoudre. Petit aparté, concerant les quartiers populaires, seuls ceux qui vivent ce quotidien peuvent penser les solutions. Nous sommes plusieurs investisseurs à le penser.

Seulement, pour démarrer un prototype, il faut entre 50 000 et 100 000 €. C’est avec ça qu’un startupper pourra taper à la porte des fonds d’investissements. Le problème, c’est que chez nous, ça pêche dès le début du cycle de financement. Pas d’argent ou pas assez !

Ces dernières années, seul le Qatar a suscité une vague d’espoir chez nos entrepreneurs

Je me souviens quand le Qatar a annoncé son fameux « Fonds banlieue » en 2013. Un fonds d’investissement de 50 millions d’euros destinés à des PME de banlieue. Ça a fait un effet incroyable dans les quartiers populaires. Tout le monde s’est mis à monter des projets dans son coin.

Des gens m’ont sollicité. Surtout, ça a produit quelque chose de génial : de l’espoir. Et les gens se projetaient. Ce qu’on a découvert, c’est un réservoir de gens prêts à prendre des risques et à créer de la valeur ajoutée.

Avec le concours « Startupper Academy », on veut changer les perspectives de ces personnes, leur donner de la visibilité et de la confiance pour pouvoir entreprendre et innover. Notre but est de donner de la force à ces entrepreneurs de poursuivre leurs projets. Et le pays s’en portera mieux ! A vos candidatures !

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