Pourquoi le vaccin fait flipper les Français
10/12/2009

Complot et Grippe A

Pourquoi le vaccin fait flipper les Français

4 Français sur 10 craignent les effets secondaires du vaccin H1N1. StreetPress interview le conseiller délégué chargé de la santé dans le 19e arrondissement.

Pablo Señalada venait de fêter ses 26 ans lorsqu’il a décidé de quitter sa ville natale de Saragosse , dans le Nord-Est de l’Espagne, pour Berlin, le nouvel eldorado européen. Étudiant en ingénierie de la construction, il avoue s’être retrouvé « sans travail et sans aucun espoir d’en trouver en Espagne ». Pourtant, quand le jeune homme terminait ses études, il se souvient être « rentré dans un bureau d’architecte en tant que stagiaire ». Mais, las du peu d’activité, et du peu d’argent à gagner, il a décidé de quitter son poste. À partir de là commence la galère…

Berlin prend l’accent espagnol Comme beaucoup de ses compatriotes, Pablo a largement entendu parler de la bonne santé économique de l’Allemagne. Tous les médias ibériques s’en sont fait l’écho. C’est pourquoi il a décidé d’étudier la langue germanique afin de s’ouvrir quelques portes. Après deux mois de cours intensifs en Espagne , l’Aragonais a tenté un pari : celui de prendre des cours d’allemand à Berlin , une ville qu’il a déjà visitée et qui se trouve être « la moins chère du pays ». Billet d’avion aller sans retour en main, il est parti vers cet endroit « incroyable, avec beaucoup de culture, de musique, de jeunes et tellement de choses à faire ».


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Suivant ces fameux cours dans la capitale allemande, à peu près trois heures par jour, Pablo reconnaît « avoir envoyé une centaine de CV et de lettres de motivation » sans aucune réponse favorable . Même les demandes de stage n’ont rien donné. L’étudiant de Saragosse a alors pris conscience que la vie à Berlin « n’était pas facile pour un Espagnol, tout comme pour tout étranger qui dispose d’une langue maternelle aussi différente que l’allemand ». Par chance, il n’a pas été le seul ibère à chercher du travail des deux côtés du mur de Berlin. Comme lui, ils se retrouvent nombreux dans cette situation difficile.

Plongeur Prenant le U-Bahn, le métro de la ville,  après avoir dégusté un excellent hamburger dans le quartier turc de Berlin, nous avons été interpellés par une conversation téléphonique qui tombait à pic. C’était un jeune homme espagnol, mal habillé et pas coiffé, qui appelait une amie à lui.

« Maria ? Oui, je sors du boulot là ! Pffff, tu peux pas savoir comme c’était dur. Au restaurant, j’ai dû nettoyer la cuisine alors qu’il n’y avait même pas d’aspirateur pour ça ! Je suis épuisé. En plus, regarde à quelle l’heure je termine. Il est 23h30, je suis blasé. Bref, on se voit demain ? J’arrive bientôt là. Un beso ».

La discussion s’est interrompue et le jeune homme est parti d’un pas lent accompagné d’une mine écoeurée vers son appartement. Lui a visiblement trouvé du travail…

L’Allemagne, terre de l’emploi ? Voilà une illusion qui a trompé bien des expatriés ibériques

Crise L’Allemagne, terre de l’emploi ? Voilà une illusion qui a trompé bien des expatriés ibériques. Signe d’un pays qui commence seulement à subir les conséquences de la crise, les dernières drogueries de la célèbre chaîne Schlecker ont mis la clé sous la porte laissant sur le carreau près de 25.000 salariés fin juin. Victime indirecte de la contagion économique européenne, Schlecker apparaît comme la « plus grande faillite de l’après-guerre » outre-Rhin. Et l’entreprise ne restera vraisemblablement pas seule à couler puisque la grande marque automobile Opel supporterait de moins en moins l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Si l’Allemagne connaît l’un des taux de chômage les plus bas d’Europe (5,6 % en mai), le pays dirigé par Angela Merkel devrait appréhender dans les prochains mois un virage plus serré qu’à l’accoutumée.

L’institut fédéral des statistiques (Destatis) a compté qu’en 2011, l’immigration en provenance des pays de l’Union Européenne a progressé de 29 % , soit 50.000 personnes. L’immigration espagnole aurait augmenté de 49%. Et l’Arbeitsagentur – l’équivalent du Pôle emploi en Allemagne – estime à 8.000 le nombre de demandeurs d’emploi espagnols. Une hausse de 11,3% par rapport à l’année précédente . Toujours coincé entre ses nombreuses demandes sans réponse, Pablo s’est donné tout l’été pour trouver un emploi. S’il rentre bredouille, pas question pour lui de retourner en Espagne. Lui préfèrerait « tenter l’aventure dans une autre ville allemande ».

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